Skip James



Né le 21 juin 1902 à Bentonia (Mississippi)

Mort le 23 mai 1969 à Chicago (Illinois)

Instrument(s) : Guitare Piano  

Grandes dates

 

1902

Pas de certitude sur la date de naissance de Nehemiah "Skip" James, près de Bentonia, Mississippi.

1920's

Skip James travail à la construction de route et dans le bâtiment, il écrit "Illinois Blues" sans doute sa première chanson, sur son expérience de travailleur.

1931

Suite à sa participation à un concours de blues, il est auditionné par Paramount et enregistre en quelques jours 34 morceaux dont "I'm so glad", et "Devil got my woman".

1964

1964 Il est redécourvert avec Son House au festival de Newport. Il réenregistre tout ses succès de 1931, et malgré qu'il n'ait pas joué depuis un certain temps, Skip James s'exprime dans un style pratiquement identique à celui de 1931.


 

Comme dans la plus pure légende du blues Nehemiah "Skip" James est né dans une plantation près de Bentonia, Mississippi, le 21 juin 1902 (la date exacte est parfois contestée). Son père est un bootlegger repenti devenu pasteur baptiste. Elevé au sein de la plantation, Skip baigne très tôt dans la musique et apprend la guitare dès l'âge de 8 ans. Il s’initie également au piano à l'école qu'il va abandonner rapidement pour se produire dans les bars et aux abords des églises. A l’époque il est très influencé par des musiciens locaux comme Henry Stuckey ou les frères Charlie et Jesse Sims. Il travaille ensuite comme ouvrier dans la construction de routes et la maçonnerie, ce qui lui donnera l’inspiration pour écrire, à l’âge de vingt ans, le superbe “ Illinois Blues".

 
 

Au début de 1931, à Jackson, Mississippi, Skip James participe à un concours de blues organisé par le propriétaire d’un magasin de disques. Il y est auditionné par H.C. Speir, un découvreur de talents de la maison Paramount. Celui-ci tombe sous le charme et l’envoie illico enregistrer dans le Wisconsin. Les sessions d'enregistrements qui vont s’ensuivre, en février 1931, font partie de la légende du blues. En quelques jours Skip met en boîte quelques 34 morceaux dont "I'm so glad" et le célèbre "Devil got my woman". Il s'inspire notamment de morceaux existants mais les transforme tellement qu'on peut lui en attribuer la paternité. Pour “I'm So Glad”, par exemple, qui avait été enregistré en 1928 par Austin et Lonnie Johnson (le dernier sous le titre “I'm So Tired of Livin' All Alone”), James a changé le lyrique de la chanson, le transformant avec sa technique de virtuose sur son instrument accordé en d-mineur. Son jeu sur les cordes est particulier, à trois doigts. Sa voix aiguë et frêle semble presque venir de l'au-delà, surtout dans ses premiers enregistrements. Elevé dans le gospel-song, il y a presque tout naturellement du prédicateur dans son chant. Lors de ces sessions il jouera également du piano tirant son inspiration de chez Little Brother Montgomery. Très peu de copies originales de Paramount des 78 tours de James ont survécues. Mais les critiques estiment que c’est l’un des plus extraordinaires exemples de fingerpicking dans l’histoire de la guitare blues.

 
 

James touchera seulement 40 dollars pour l'ensemble de ses chansons car c'est la Grande Dépression, engendrée par le krach boursier, qui s'annonce. En conséquence les ventes de disques deviennent fort pauvres. Skip prend alors la décision d’arrêter de vivre du blues et devient baptiste, occupant la fonction de directeur de choeur dans l'église de son père. Durant les trentes années qui suivent on n’entendra plus parler de lui.

 
 

En 1960 des chercheurs le retrouve dans un hôpital du Mississippi. C’est en juillet 1964 qu'il est redécouvert, ainsi que le bluesman Son House, au Newport Folk Festival, amorçant ainsi ce que l’on appelle encore couramment le "Blues Revival" américain. Outre Altantique on s’inspire de lui au travers de la vague du “British Blues Boom,” et la reprise du groupe Cream "I'm So Glad" électrifiée paiera la note d'hôpital de Skip James, qui se bat contre un cancer. Il ré-enregistrera alors les succès de 1931 avec un style quasimement inchangé, ce qui laissera perplexes de nombreux admirateurs arguant du fait qu'il n'avait pas joué depuis une trentaine d'années. Dans tout le reste de la décennie, il se produira et enregistrera encore plusieurs fois (en particulier pour le label Vanguard) jusqu’à sa mort en 1969.

 
 

Skip James était connu pour conserver une certaine distance avec les autres, et pour détester le prétendu show bizz du Blues Revival ou du Folk Blues des années 60 malgré ses apparitions. Il avait une haute considération de son travail et était peu disposé à partager des idées musicales avec ses confrères bluesmen. Il a bien résumé la personnalité compliquée typique du bluesman, vivant une vie dure et parfois insouciante, tout en observant une pratique religieuse austère. Bien que la teneur lyrique de certaines de ses chansons pouvait laisser entendre une certaine misogynie, il est resté avec son épouse Lorenzo jusqu'à sa mort.
Skip James a énormément inspiré les bluesmen américains, et notamment le grand Robert Johnson, grâce à un style unique : il jouait entièrement à la main avec un picking extraordinairement précis, rapide et clair. Il restera comme un des plus étranges stylistes du Delta blues. Sa personnalité sombre et mélancolique se reflète dans des compositions bouleversantes comme “Hard Time Killin' Floor Blues” (le meilleur blues sur la Dépression de 1929), “Devil Got My Woman” (que reprendront Johnny Temple ou Robert Johnson) ou encore le lugubre “Cypress Grove Blues”.

 
lien direct vers la discographie de Skip James
 

Biographie écrite par Devil's Slide


 

 

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